Journée internationale des droits des femmes

Mis à jour le 03/03/2020

En marge de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars prochain, la préfète Chantal Mauchet  a  assisté, au lycée professionnel François Camel de St Girons, à une session de sensibilisation animée par le centre d’information des droits des femmes et de la famille, dans le cadre du programme Génération égalité. Les thématiques abordées ont porté sur la déconstruction des stéréotypes de genre, l’égalité filles/garçons, les violences sexistes et la contraception.

Décrétée officiellement par l’ONU en 1977 et célébrée, en France, depuis 1982, la journée internationale des droits des femmes, rythme la marche vers l’égalité des droits et vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Elle se traduit à travers le monde par des débats, colloques, expositions ou manifestations.

Elle constitue une journée de mobilisation des pouvoirs publics et des associations pour rappeler que l’égalité entre les femmes et les hommes est une priorité. Elle permet chaque année de faire un bilan sur la situation des femmes dans la société française et de prendre conscience des nombreuses inégalités, discriminations et stéréotypes qui continuent de retarder la mise en œuvre de cette égalité réelle.

Politique en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes

Depuis plus d’un demi-siècle, les droits des femmes ont progressé grâce à un arsenal législatif et réglementaire constamment renforcé. En dépit de ces avancées, les inégalités entre les femmes et les hommes persistent : les femmes souffrent encore d’inégalités de genre, tant sur la place publique que dans le cadre professionnel.

La promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes n’est bien entendu pas circonscrite à une seule journée dans l’année : le 8 mars, c’est également toute l’année !

C’est pourquoi le gouvernement français a déclaré l’égalité entre les femmes et les hommes, grande cause du quinquennat du président de la République. L’ensemble du gouvernement est mobilisé et s’inscrit dans une stratégie forte et ambitieuse, tant sur le plan national que territorial. Il s’agit de faire progresser l’égalité des droits et d’assurer l’égalité dans les faits en luttant contre les violences sexistes, en favorisant l’égalité professionnelle, la mixité des métiers et l’articulation des temps de vie et enfin en mobilisant un État exemplaire grâce à l’efficacité de politiques ministérielles et interministérielles en faveur de l’égalité.

« Notre pire ennemi est le mythe de l’égalité déjà acquise, la loi a changé, maintenant la vie doit changer » affirme Marlène Schiappa, Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.

Évolution de l’égalité dans le droit et dans les faits

Longue fut l’histoire de la conquête des droits des femmes depuis leur oubli dans la déclaration des droits de l’homme (avec un petit « h », de nos jours il sera plus simple de parler des droits humains) du 26 août 1789 à leur exclusion du suffrage « faussement » universel de 1793 et 1848, à leur exclusion des savoirs savants au 18ème siècle qui a, de fait, produit leur inaptitude, jusqu’à leur invisibilité dans la sphère du travail entachée d’illégitimité et d’invisibilité renforcée par leur incapacité juridique déclarée par le code Napoléon qui les assujettit à la tutelle maritale ou paternelle auxquelles elles n’échapperont qu’en 1907 en obtenant la libre disposition de leur salaire et puis en 1965 en obtenant le droit de travailler sans l’autorisation de leur mari.

Depuis les lois Neuwirth et Veil sur l’accès à la contraception et l’IVG en 1967 et 1975, les lois Roudy et Genisson sur l’égalité professionnelle en 1983 et 2001, la loi sur la parité politique en 2000, les lois Copé-Zimmermann en 2011 et 2012, la loi 4 août 2014 sur l’égalité réelle, les lois de 2016 et 2018 sur la lutte contre la prostitution et les violences sexuelles, les droits des femmes ont remarquablement progressé ces 50 dernières années :

- le taux d’activité est désormais de 80 % pour les femmes de 30 à 50 ans alors qu’il n’était que de 40 à 45 % en 1962.
- les filles réussissent mieux que les garçons en formation initiale. Le nombre de femmes cadres a augmenté ; ainsi en 2013, la part des jeunes femmes qui occupaient un emploi de cadre est devenue équivalente à celle des jeunes hommes, grande première dans l’histoire de l’insertion professionnelle des jeunes.
- la part des femmes élues a fortement progressé ces dernières années ; ainsi la part des femmes députées est passée de 26,9% à 39% et de 21% à 31% pour les sénatrices.
- dans la direction des entreprises la part des femmes progresse : en 2016, 38% des président.e.s des conseils d’administration des SBF (société des bourses françaises) sont des femmes contre 26,2% en 2013.

Malgré tout, les inégalités persistent dans beaucoup de domaines

Les femmes ne constituent que 16 % des maires, 17,6% des présidentes de conseils régionaux, 9% des présidentes de conseils départementaux
Elles ne sont que 3 % de PDG des 110 plus grosses sociétés françaises
L’écart moyen de rémunération est de 24% en salaire moyen tous salariés confondus (9% à poste et compétences égales)
On ne compte que 27% de femmes dans les écoles d’ingénieurs
Dans le secteur du numérique, on ne compte que 15 % de femmes
Les hommes réalisent seulement 20 % des tâches domestiques
La part consacrée à la retransmission du sport féminin à la télévision est comprise entre16 et 20%
Les femmes sont dix fois plus exposées que les hommes aux injures à caractère sexistes

Le poids des stéréotypes à la racine des inégalités

Malgré le consensus apparent, malgré les lois et la détermination des pouvoirs publics, malgré l’opiniâtreté des femmes, le changement des mentalités qui tarde à s’opérer révèle l’ancrage des stéréotypes.

Le poids de ces idées reçues qui enferme les femmes et les hommes dans des rôles prédéterminés va conditionner, tout au long de la vie de la petite fille et du petit garçon, ses comportements, ses goûts, les qualités auxquelles la société lui demande de se conformer : à grands traits, ce sera pour les filles « douce, jolie, calme, confinées dans l’espace privé», « vigoureux, courageux, actif et tournés vers l’extérieur » pour les garçons. C’est ainsi que vont se construire les choix différenciés des unes et des autres, l’autocensure de certaines et que vont se renforcer peu à peu les inégalités.

Le poids des stéréotypes irradie toute la société ; les stéréotypes se construisent et s’apprennent très tôt dans tous les lieux de socialisation (famille, école, travail) et à travers les vecteurs de transmission culturelle (médias, internet, publicité..).

Le poids des stéréotypes empêche une juste valorisation des talents et des compétences des femmes.

Il les a invisibilisées dans notre vocabulaire en utilisant le masculin comme marqueur du neutre qui d’ailleurs n’existe pas en français. C’est ainsi que sous le vocable « les entrepreneurs, les créateurs, les sportifs» dit généraliste mais qui de fait est masculin, les femmes disparaissent. Là encore des évolutions progressives sont à noter puisque dans sa séance du jeudi 28 février 2019, l’Académie française a adopté à une large majorité le rapport sur la féminisation des noms de métiers et de fonctions. Mais ces avancées restent limitées par rapport au poids des stéréotypes. Il les a invisibilisées dans l’histoire. On parle peu d’elles comme si elles n’avaient jamais joué qu’un rôle subalterne.

Pourtant les femmes ont eu un rôle crucial dans la conquête de l’égalité professionnelle, de l’égalité politique, des droits à disposer librement de son corps, mais également dans les sciences, le sport et les arts.

La prévention auprès des jeunes

L’une des voies pour faire diminuer ces violences est de travailler avec les jeunes, filles et garçons sur l’égalité des sexes, sur leurs représentations de l’autre sexe, leurs représentations de la vie en couple, les sensibiliser aux conditions d’une vie affective et sexuelle égalitaire notamment par la prévention des violences sexistes et travailler ainsi sur le respect mutuel.

 La généralisation de session comme celle organisée ce 02 mars 2020 avec le CIDFF dans le cadre du programme de la Région Occitanie "Génération égalité", de sensibilisation des jeunes, nous engage à espérer que ces jeunes là, qui seront sensibilisés, soient plus éclairés et donc se comporteront mieux que les adultes actuels.

En effet, dans le cadre de sa politique en faveur de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, la Région a lancé le 8 mars 2017, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le dispositif «Génération Égalité ».

Il s’agit de séances de sensibilisation réalisées, auprès des élèves de classes de seconde ou de niveau équivalent, dans les lycées (généraux, professionnels, agricoles), Centres de Formation des Apprenti.e.s et Écoles Régionales de la 2ème Chance, de la région Occitanie.

Ce dispositif régional unique en France, a pour objectifs de délivrer, aux jeunes filles et garçons, une information collective et objective, à l’égalité des sexes, à la déconstruction des stéréotypes de genre, à la mixité des filières et des métiers, aux conditions d’une vie affective et sexuelle égalitaire par la prévention des violences sexistes et sexuelles et la sensibilisation au respect mutuel et à la responsabilité contraceptive partagée.

A l’issue des années scolaires 2016-2017, 2017-2018, 2018-2019 ce sont déjà environ 75 000 jeunes au travers de 3761 séances qui ont été sensibilisé.e.s. dans le cadre de ce dispositif.