Protéger les victimes de violences intra-familiales

Mis à jour le 23/11/2020

Le confinement mis en place pour endiguer la pandémie de Covid-19 constitue un facteur aggravant pour les femmes et leurs enfants victimes de violences. La préfète de l’Ariège rappelle que tous les dispositifs d’accueil, d’accompagnement et d’orientation des victimes de violences sexistes et intra-familiales restent activés durant cette période.

En cas de danger immédiat les forces de sécurité peuvent intervenir à tout moment. Les policiers et les gendarmes sont sensibilisés et formés à la gestion de ces situations d’urgence, ainsi qu’à l’accueil des victimes de violences intra-familiales.
Plus de 180 gendarmes d’Ariège auront suivi ce type de formation avant la fin de l'année 2020.

Accompagnement des victimes de violences intra-familiales et sexistesen période de confinement

Le dispositif d’accueil, d’accompagnement et d’orientation des victimes de violences sexistes est ouvert sur les sites de Foix, Pamiers et Saint Girons. Ce dispositif comprend les permanences des lieux d’accueil d’écoute et d’orientation des victimes de violences sexistes et les accueils de jour pour femmes victimes de violences conjugales et leurs enfants (lieux de mise à l’abri journalière et de ressource).

Ces mesures sont labellisées par le ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes. Ce dispositif est animé essentiellement par les associations du centre d’information sur les droits des femmes et des familles et de volonté de femmes en Ariège). Le public est reçu sur RDV. Les salariées peuvent se déplacer au besoin sur la zone géographique ou au domicile des victimes comme cela a été réalisé lors du précédent confinement. Les associations ont pu être équipées de téléphones et PC portables afin de faciliter leur identification par les victimes (numéros de téléphones identiques en et hors période de confinement) et leur mode de travail en nomade.

L’unité d’accueil des victimes de violences du CHIVA est ouverte et reçoit le public sur RDV.

Le dispositif d’accompagnement et d’orientation à distance des victimes est actif en raison du maintien des accueils de victimes. Pour rappel, ce dispositif d’accompagnement à distance comprend une permanence téléphonique d'accompagnement pour les victimes de violences conjugales et intrafamiliales, un dispositif d’appui territorial sur l’est et l’ouest du département et une cellule de vigilance interprofessionnelle.

Une information des victimes sur les numéros d’urgence et les informations d’accompagnement local de l’affiche Ariège-violences conjugales en période de confinement fait l’objet d’une campagne de communication sur les réseaux sociaux.

Les dispositifs d’alerte et de secours

Si elles se sentent en danger, les femmes peuvent quitter leur domicile avec leurs enfants à tout moment, et ce sans devoir disposer d’une attestation de déplacement. Les policiers et les gendarmes ont été sensibilisés et formés à ces situations d’urgence.

En cas d’urgence et de danger immédiat
- Appeler le 17
- Utiliser le 114 par SMS

Pour un conseil, une orientation ou signaler un fait de violences

- Appeler le 39 19 : numéro gratuit et anonyme fonctionnant du lundi au vendredi de 9h à 22h, ainsi que les samedis, dimanches et jours fériés de 9h à 18h.
- Signaler une situation sur Internet via la plateforme dédiée fonctionnant tous les jours sans exception, 24h/24 avec un tchat non traçable : ARRETONSLESVIOLENCES.GOUV.FR
- La plateforme téléphonique est également accessible aux femmes en situation de handicap, du lundi au vendredi de 8h30 à 19h, via l’application Roger Voice ou sur le site
www.solidaritefemmes.org
- Utiliser le tchat commentonsaime.fr de l'association « En avant toutes » à destination des
jeunes femmes et des personnes LGBT+
- Télécharger l’application App-Elles qui permet d’alerter jusqu’à trois contacts de confiance (www.app-elles.fr) et qui cartographie l’ensemble des structures de prise en charge des femmes victimes de violences pendant le confinement

En plus de ces outils, le dispositif « alerte pharmacie » de signalement des violences conjugales dans les pharmacies, mis en place lors du premier confinement, a été pérennisé.

Mise en place d’un partenariat avec Uber

Depuis le 27 octobre 2020 et jusqu’au 31 mars 2021, Uber propose 2 000 courses gratuites mises à disposition de la Fédération nationale solidarité femmes en charge du 39 19 afin de mettre à l’abri les femmes victimes de violences en situation d’urgence.

Les chiffres des violences conjugales

Au niveau national

Selon les chiffres du ministère de l’intérieur, en moyenne annuelle sur la période 2011 à 2018, 295 000 personnes âgées de 18 à 75 ans vivant en ménage ordinaire se sont déclarées victimes de violences physiques et/ou sexuelles par leur conjoint ou ex-conjoint. Parmi celles-ci on dénombre 72 % de femmes (soit 213 000).

Ces violences conjugales sont peu fréquemment suivies de plaintes, en particulier lorsqu’il s’agit d’agressions à caractère sexuel.

En 2019, les forces de sécurité ont enregistré sur l’ensemble du territoire 142 000 plaintes pour de violences commises par leur partenaire (soit une hausse de 16 % sur un an), dont près de 126 000 femmes. Il s’agit majoritairement, comme en 2018, de violences volontaires ayant entraîné ou non une incapacité totale de travail. Globalement, les proportions des violences volontaires par conjoint restent relativement stables d’une année sur l’autre parmi les délits enregistrés par la police et la gendarmerie nationales.

Selon l’étude de la délégation aux victimes, les morts violentes au sein du couple ont concerné 173 victimes en 2019 (contre 149 en 2018), majoritairement des femmes (146 contre 121 en 2018).

En Ariège

Les femmes sont largement majoritaires parmi les victimes de violences intrafamiliales (81%), en particulier dans le cadre conjugal où les femmes représentent 86 % des victimes. 72,4 % des violences intra-familiales sont le fait de violences conjugales.

Parmi les coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus, la part des violences intrafamiliales enregistrées s’est accrue depuis 2019, représentant dorénavant plus de la moitié des victimes : cette hausse peut s’expliquer notamment par un effet positif du Grenelle des violences conjugales, lequel a pu inciter les victimes à davantage déposer plainte et favoriser un meilleur accueil par les services de sécurité.